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Le vrai poids de nos déchets

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Tous les ans, l’ONG Global Footprint Network calcule le "jour du dépassement" ("Overshoot Day") sur la base de 200 pays. C’est la date à partir de laquelle l’empreinte écologique dépasse la biocapacité de la planète. Autrement dit, le jour à partir duquel nous avons pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres, construit et cultivé sur plus de terres que ce que la nature peut nous procurer au cours d'une année. Cela marque également le moment où nos émissions de gaz à effet de serre par la combustion d’énergies fossiles auront été plus importantes que ce que nos océans et nos forêts peuvent absorber, comme nous le rappelle l'association WWF.

 

Il est donc urgent de vivre autrement, notamment en réduisant nos déchets. Toutefois, cette action ne saurait se limiter au contenu de notre poubelle.

 

 

SAC à dos écologique : le vrai poids de nos objets

Réduire la notion de "zéro déchet" au contenu de notre poubelle serait une erreur sémantique. En effet, chaque nouvel objet consomme en réalité une montagne de ressources naturelles, de sa fabrication à son élimination, en passant par sa distribution (eau, matières premières, terres agricoles, métaux rares, énergie, transport). C'est le principe du sac à dos écologique

 

Voici un exemple fourni par l'Agence de la transition écologique. Si la masse de notre ordinateur est théoriquement de 2 kilogrammes. En réalité, sa fabrication, à elle seule, a déjà mobilisée 800 kilogrammes de matières premières, ainsi que 169 kilogrammes de dioxyde de carbone au cours du cycle de vie de l'ordinateur, L'analyse du cycle de vie tient compte des matières premières produites et extraites, de la mise en forme, de l'assemblage, de la distribution, de l'utilisation ainsi que de la fin de vie de l'objet.

 

Nous sommes donc déjà bien loin des 2 kilogrammes de coût environnemental de notre postulat de départ, et ce avant même de régler l'achat à la caisse !

 

Source : Ademe
Source : Ademe

Le sac à dos écologique montre bien l'impact que peut avoir la réduction de nos consommations de biens. Mais tous ces biens nous sont-ils vraiment indispensables ? Avouons-le, certains d'entres eux ne sont utilisés que très rarement, voir une fois par an. 

 

D'ailleurs, peut-être avons-nous d'or et déjà adopté un hippopotame sans le savoir, puisque la masse moyenne d'objets possédés par les ménages français est de 2,5 tonnes !

 

Désormais, nous savons que le coût écologique de notre ordinateur ne se limite pas à ses 2 kilogrammes théoriques. Nous pouvons alors dire que nous n'adoptons en réalité pas un hippopotame, mais 8 éléphants, soit 45 tonnes par ménage français si l'on tient compte du poids caché de nos objets. 

 

Avons-nous vraiment besoin de 8 éléphants chez nous ? Ce premier constat amène la nécessité de désencombré notre chez soi et nous invite à nous débarrasser des objets inutiles ou inutilisés. C'est le principe de sobriété, qui invite tout un chacun à posséder peu mais bien et à privilégier les liens humains et la reconnexion à la nature plutôt que l'accumulation effrénée de biens de consommation.

 

être ou avoir, telle est la question...

 Pour désencombrer chez soi, il existe une multitude de méthodes. Nous nous contenterons d'exposer ici les grands principes. Elles ont cependant une chose en commun : la progressivité. Mieux vaut y aller petit à petit que de se lancer à corps perdu dans l'étape, parfois fastidieuse, du désencombrement.

 

Le désencombrement peut être sournois et fatiguer rapidement n'importe quel néophyte du tri. Il n'y a pas de honte à avoir. Rappelons-nous que dans notre société actuelle, nous sommes conditionnés à (sur)consommer. A nous de reprendre le fil depuis le début et de reconstruire notre vision du monde et des choses qui nous entourent. La bonne nouvelle ? Comme pour n'importe quel effort physique, c'est à force de répéter l'exercice que la difficulté s'amenuise.

 

Il est par exemple utile de trier pièce par pièce. Cette méthode nous permet de nous concentrer sur une thématique précise comme la cuisine, la chambre, le salon, le garage,... Ainsi, nous ne nous éparpillons pas dans tous les sens. Le temps du rangement, notre chez soi n'est pas sans dessus de sous, ce qui pourrait aussi nous décourager devant la montagne de choses à trier. Dans un premier temps, choisissons une petite pièce, ou alors la pièce qui nous attire le plus, spontanément. 

 

Commençons par vider les placards et tiroirs d'une pièce et mettons tout sur le sol ou sur le lit pour avoir une vue d’ensemble.

 

Nous répartissons les objets par pile (ou dans des contenants) suivant les 4 issues possibles :

  1. A garder
  2. A donner / A vendre
  3. A réparer
  4. A recycler / A jeter

Pour savoir quoi faire avec ces objets, le site riendeneuf.org de Zero Waste France met à disposition des conseils et un réseau pour le don, la vente d'occasion et la réparation d'objets.

 

Il n'y a pas de règles pour amorcer le désencombrement si ce n'est celle de la saisonnalité.

 

En France et dans les pays tempérés, il serait risqué de trier notre garde robe hivernale en plein mois d'août, de même que notre matériel de surf en décembre. Ainsi, l'adage "à chaque saison son tri" est la méthode idéale si nous en avons le temps. Pour nous y aider, demandons-nous ce que nous n'emporterions pas si nous devions partir pour un long moment. Ce raisonnement permet de nous focaliser sur l'essentiel et ce que nous utilisons quotidiennement.

 

Lors d'un désencombrement annuel, il est possible de mettre de côté certains objets que nous n'utilisons pas actuellement mais dont nous pourrions avoir l'usage durant la saison opposée. Pour ce faire, prévoyons un carton ou un sac dédié que nous celons au fond d'un placard. Si un an est passé et que l'objet est resté au rebut, alors il est temps pour nous de lui offrir une seconde vie, ailleurs.

 

Dans son ouvrage Zéro Déchet, 100 astuces pour alléger sa vie paru en 2015, Béatrice Johnson nous invite par exemple à accompagner le tri des questions suivantes :

  1. Cela fonctionne-t-il encore ? Est-ce périmé ? Est-ce en bon état ? Est-ce réparable ?
  2. Est-ce que je l’utilise ou le mets régulièrement ?
  3. En ai-je plusieurs ?
  4. Cela met-il la santé de ma famille en danger ?
  5. Est-ce que je le garde par culpabilité ?
  6. Est-ce que je le garde parce que la société me dit que j’en ai besoin ou parce que "tout le monde en a un" ?
  7. Mérite-t-il que je consacre du temps à le nettoyer ?
  8. Pourrais-je utiliser cet espace pour autre chose ?
  9. Est-ce réutilisable ?

Ce questionnaires, complet et objectif, nécessite bien sûr que nous soyons honnête envers nous même. Il est parfois difficile d'admettre l'origine de nos possessions et combien elles peuvent nous rendent esclave de chimères. C'est pourtant le préalable à une vie plus riche de sens.

 

Et vous, avez vous compter vos éléphants ?

  

FAITES-LE VOUS Même

La conscience vient en faisant. Fabriquer soi-même, c'est s'informer sur les ingrédients, leur impact sur l'environnement et sur la santé. Exit les compositions douteuses du commerce, place à la transparence. Dépouillés d'artifices souvent néfastes, les produits faits soi-même nous enseignent l'essentiel et le bon sens. 

 

Créer, c'est disposer de la connaissance et de l'indépendance tout en tendant vers la durabilité.

 

Le truc en plus de la cosmétique maison ? Vous réalisez des produits qui répondent directement à vos besoins, sachant que ces besoins varient selon la saisonnalité. Vous apprenez le pouvoir des plantes et leurs synergies pour partir de la plante au produit fini tout en laissant votre créativité et vos sens s'exprimer.

 

Bibliographie

  • Homo detritus, critique de la société du déchet, Baptiste Monsaingeon, éd. Seuil, 2017
  • Zéro Déchet, 100 astuces pour alléger sa vie, Béatrice Johnson, 2015
  • colibris-universite.org
  • footprintnetwork.org
  • wwwf.fr
  • ademe.fr

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