Le vinaigre blanc (également appelé vinaigre d'alcool, vinaigre cristal, voire vinaigre d'éthanol) est un liquide incolore composé d'eau et d'acide acétique. Il résulte d'une acescence, consistant en une transformation organochimique d'une solution aqueuse d'éthanol exposée à l'air, dont l'origine est une fermentation acétique produite par oxydoréduction microbiologique. En clair, le processus de fermentation transforme l'alcool en acide acétique (vinaigre). Ainsi, le pourcentage (souvent de 8 à 10 %) indique le taux d'acidité et non le degré d'alcool. Son emploi est intéressant dans le cadre d'un usage domestique quotidien puisque son PH acide limite le développement des mauvaises bactéries.
Le vinaigre blanc (acide acétique) et l'extrait d'agrumes (acide citrique) ont l’avantage d’être faciles à obtenir, écologiques, naturels et peu toxiques. Associés au savon noir, peuvent se substituer à de nombreux produits de synthèse achetés en grandes surfaces, du fait de leurs multiples propriétés : ils nettoient des salissures, détartrent, dégraissent et désodorisent les surfaces.
Le laurier noble (Laurus naubilis) est la plante de la force et du courage, le seul laurier de la famille des Lauracées. Cette essence s'épanouie dans les zones fraiches et humides et les bords de rivière. L'histoire témoigne de notre attachement millénaire à cet arbre toujours vert. Purifiante puissante, elle laissera sa signature, un parfum de plante fraiche aux notes épicées.
Dans cette recette, nous recyclons les écorces d'agrumes. L'utilisation de ces dernières a deux avantages écologiques et économiques non négligeables.
D'une part, les écorces d'agrumes sont des candidates au réemploi. Bien souvent, ce que nous nommons communément les "déchets verts" sont en réalité des matières organiques destinées à être (ré)utilisées. C'est par exemple le cas lorsque nous cuisinons les fanes de légumes, lorsque nous paillons le potager avec les cerneaux de noix, lorsque nous alimentons le compost avec les feuilles mortes du jardin. L'objectif est de considérer ces "rebuts" comme des ressources naturelles utilisables, plutôt que de les percevoir comme des "déchets" destinés à être jetés à la poubelle ménagère.
D'autre part, en plus de leur fonction nettoyante (acide citrique), elles se substituent parfaitement à l'usage des huiles essentielles. Bien que naturelles, ces dernières sont concentrées d'actifs. Certaines huiles essentielles peuvent interagir avec nos hormones (hormono-like), être toxiques ou allergisantes pour les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes, les personnes malades ainsi que les animaux de compagnie. Pour bénéficier de leurs vertus, manipulons-les avec précaution et utilisons-les avec parcimonie.
conseils
Ce produit multi-usage nettoie des salissures, détartre, dégraisse et désodorise au quotidien. Son action antimicrobienne et virucide est limitée. Ce produit n'a pas vocation à désinfecter. Comme les mains, les tawashis, torchons et autres ustensiles de nettoyage doivent être fréquemment lavés.
L'institut national de recherche et de sécurité rappel les règles de base du nettoyage. En voici un petit condensé (cf. infra, source en biblio) :
- Aller de la zone la plus propre vers la zone la plus sale ;
- Eviter de repasser sur des zones déjà traitées ;
- Ne pas retremper le chiffon déjà utilisé dans le produit propre afin d'éviter de le salir ;
- Décrire des "8" ou des bandes parallèles se chevauchant afin de n'oublier aucune surface ;
- Nettoyer les murs du haut vers le bas, nettoyer le sol du fond de la pièce vers la sortie et nettoyer les surfaces horizontale du fond vers l'avant (pour les sols, nous préférerons le savon noir dilué dans de l'eau) ;
- Bien ventiler les pièces nettoyées (il est d'ailleurs recommandé d'aérer les pièces au moins 10 minutes par jours, de préférence le matin (lorsque la pollution atmosphérique est la plus faible).
- La désinfection ne sert à rien sans un nettoyage régulier. Ce dernier est à privilégié.
Ces quelques gestes simples devraient suffire à assainir notre environnement domestique.
Ingrédients
Ingrédients | ∼ 1 L |
Macérât vinaigré aux agrumes (acide acétique) et laurier noble (Laurus nobilis) | 33 cl |
Eau | 66 cl |
Savon noir (traitement d'origine naturel, sans colorant ni parfum) | 15 ml (1 cuillère à soupe) |
À cause de leur faible pH, l’acide citrique et l’acide acétique peuvent irriter les yeux, le nez et les voies respiratoires.
De rares cas d'allergies au laurier noble ont été apportées.
Incompatibilité avec l'hypochlorite de sodium : L’utilisation du vinaigre blanc et des agrumes peut poser des problèmes de sécurité. Par exemple, lorsqu’on utilise à la fois des désinfectants chlorés (comme l’eau de Javel, hypochlorite de sodium) et du vinaigre blanc (acide acétique) ou des agrumes (acide citrique) pour désinfecter les surfaces dures, cela augmente le risque de mélange accidentel et donc de dégagement de chlore gazeux. Pour réduire le risque de mélanger des produits incompatibles, il faut alors utiliser des récipients réservés (seaux, pulvérisateurs) portant un étiquetage indiquant clairement leur contenu, comme avec tous les désinfectants chimiques. Pour un usage domestique, il est tout à fait possible de se passer de Javel en utilisant une solution d'alcool à 70° sur la surface à désinfecter préalablement lavée au savon.
matériel
- 1 bocal hermétique en verre
- 1 passoire ou 1 chinois
- 1 cuillère à soupe
- 1 contenant type flacon en verre teinté, pompe spray 1 L
Mode opératoire
étape 1 : fabrication du MACéRaT VINAIGRé AUX AGRUMES et laurier
- Dans un bocal hermétique, stockez vos écorces d'agrumes biologiques avec quelques feuilles entières séchées de laurier noble (Laurus nobilis) immergées dans le vinaigre blanc.
- Laissez macérer le mélange pendant 15 à 21 jours.
- Filtrez les écorces et les feuilles pour ne conserver que le vinaigre blanc parfumé aux agrumes et laurier.
étape 2 : fabrication minute du nettoyant
- Dans un contenant propre et sec, versez le vinaigre blanc aux agrumes et l'eau.
- Secouez le mélange avant d'ajouter les cristaux de soude.
BIBLIOGRAPHIE
- Efficacité des agents antimicrobiens de substitution pour la désinfection des surfaces dures, Daniel Fong, Colette Gaulin, Mê-Linh Lê, Mona Shum, Centre de collaboration nationale en santé environnementale, 2014
- Hygiène domestique, Agence sanitaire de sécurité sanitaire, alimentation, environnement, travail, 2013
- La désinfection des surfaces en laboratoire de biologie, Institut national de recherche et de sécurité, 2014
- https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/menage/pourquoi-conseille-daerer-logement-tous-jours
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